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Mardi 08 mai 2018 11:35

Arctique : les actualités parues dans la presse - Mai 2018

L'Inde et la Chine : une présence en Arctique qui s'affirme

La Suisse vient d'apporter un soutien officiel aux « nouvelles routes de la soie » portées par la Chine, dont un volet s’établit en Arctique pour intensifier les échanges commerciaux avec l’Europe.

De son côté, la visite de Narendra Modi, le Premier Ministre indien, en Suède, à l’occasion du Sommet Indo-Nordique réaffirme la volonté du gouvernement indien d’être présent en Arctique, au-delà de son siège d’Observateur au Conseil de l’Arctique. Dans un communiqué du Ministère indien des affaires étrangères, il est ainsi rappelé la présence historique de l’Inde en Arctique (depuis le traité sur le Spitzberg de 1920 autorisant tous les pays à y faire de la recherche et en exploiter les ressources naturelles), ainsi que le programme de recherche déployé par l’Inde depuis 2007.

Le Groenland : entre dépendance et désir de souveraineté

La victoire des sociaux-démocrates aux élections du Parlement local du Groenland en avril dernier a relancé les débats liés à l’indépendance de ce territoire autonome (depuis 1979) rattaché au Danemark. Si ils restent majoritaires, le parti social-démocrate (Siumut) et la gauche-verte (Inuit Ataqatigiit) favorables à l’indépendance reculent par rapport au centre, plus modéré sur ces aspects de souveraineté.

La question de l’indépendance invite cependant à recontextualiser la position du Groenland, toujours financé à hauteur de 50% par les subventions du Danemark, et de plus en plus dépendant de la Chine (investissements dans les infrastructures, insuffisantes à ce jour, pour l’exploitation des ressources minières).

Le Groenland constitue par ailleurs un pilier stratégique de la défense américaine (base américaine de Thulé, lignes de défense aérienne de l’OTAN installée au Groenland).

L'innovation scientifique au service des souverainetés territoriales : l'exemple du Canada

Le Canada a récemment attribué des contrats à l’entreprise Cellula Robotics et l’Université de Waterloo pour le développement de la surveillance sous-marine en Arctique, s’appuyant sur de nouvelles techniques (« illumination quantique ») d’amélioration du fonctionnement des radars, à ce jour encore très contraints par les conditions polaires particulières (notamment les tempêtes géomagnétiques qui brouillent le signal des radars).

Hésitations économiques en Arctique

Deux actualités témoignent des hésitations qui sous-tendent la relation encore ambigüe du secteur économique à l’espace Arctique : Si la volonté de la communauté internationale est saluée, à travers sa décision de travailler au bannissement des fuels lourds,  le groupe Total envisage sa possible participation au projet d’extraction de gaz naturel liquéfié « Arctic LNG 2 »  porté par le russe Novatek, alors que le groupe français est déjà impliqué dans l’extraction de gaz liquéfié en Sibérie, dans l’usine de Yamal.

Sur une note plus positive, on observe la décision, prise par HSBC de renoncer au financement de projets d’extraction de charbon.

L'Arctique, zone toujours privilégiée pour observer l'impact des dérèglements climatiques sur la biodiversité

Les découvertes récentes de chercheurs américains sur le chant des baleines boréales qui reposent sur les communications sonores plus que sur le sens visuel, dans un environnement de nuit polaire, ont été largement relayées et commentées. Elles témoignent de la richesse, encore à explorer, d'une biodiversité régionale, cependant menacée.

D'autres travaux soulignent les conséquences du dérèglement climatique sur les populations d’insectes en Arctique et l’impact du dégel du pergélisol qui perturbe les cycles de l’eau. L'élément le plus marquant, la teneur en microplastiques, est alarmante dans les eaux et glaces polaires : aucun échantillon analysé n’est vierge de contaminants, et une teneur de 12,000 particules par litre d’eau/glace a été mesurée.

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